pêche à la mouche... geste magnifique !

on se met à l'eau !

Passer du coq à l’âne, la mouche du coche, les mouches changent d’âne, … autant d’expressions et maximes qui correspondent à cette aventure de la pêche à la mouche.

Bien sûr comme beaucoup, j’avais péché dans ma jeunesse avec mon frère, des copains dans la Maure en Normandie, des petites truites et surtout des gardons. Et puis, un peu aussi avec mes enfants a bord de la mer à partir des quais pour des fritures de petits poissons blancs. Puis plus rien.

 

truite pêchée au leurre  et remise à l'eau par mon fils ce matin dans le ruisseau des forges à moins de 50mètres de chez nous... Quel luxe d'aller à la pêche ainsi !

Trente ans ont passé et puis lors des journées du patrimoine dédié à la biodiversité, avec Armelle nous avons organisé une « causerie »sur la biodiversité domestique souvent un pan de la biodiversité oublié.
En parlant des races domestiques menacées d’extinction, nous avons expliqué notre démarche pour les races asines mais aussi pour un certain nombre de races locales …. dont le coq de pêche limousin.
Pour l’occasion, François nous avait fait parvenir des mouches réalisée par des pêcheurs locaux à partir de leur basse-cour.

 

dans la Vézère en contrebas de la Graffetterie d'Uzerche

C’est le déclic qui m’a fait entrer dans la spirale « infernale» ( je suis une victime consentante!) de la pêche à la mouche, essayant de maîtriser toutes les étapes : l’élevage des volailles, le plumage, la teinte des plumes, le montage de mouches, et l’action de pêcher en elle-même.
Tout un programme !

Il n’est pas facile de se monter un bon cheptel de poules et coqs de pêche limousin, mais en persévérant et surtout en étant aidé par des passionnés (et je dois remercier Johann), il y a maintenant une douzaine de volatiles avec quatre coqs répartis dans quatre poulaillers différents (pas mal de travaux de menuiserie et de clôtures!).

élevage prometteur !

Choisir les plumes est assez naturel, surtout lorsque l’on a déjà commencer à monter quelques mouches.
Alors pour le montage des mouches, le Père Noël m’a apporté tout ce qu’il fallait (c’est un travail d’équipe!), étau, pinces, ciseaux,…l’atelier s’est enrichi de bobines de fil de toutes les couleurs et de tous les diamètres, …. pourvu que tout soit prêt pour le mois de mars, l’ouverture de la pêche. 

premiers lancers !

Il y a de nombreux tutos et partages pour le montage des mouches et ils sont bien précieux pour avoir le bon geste et des astuces mais je me suis aussi rabattu sur les livres anciens et plus récents, notamment ceux publiés en Corrèze par des corréziens au milieu de XXeme siècle qui mettent en œuvre les plumes de nos coqs de pêche. 

Au début les mouches étaient simples, les fameuses mouches « exquises » du Dr Juge puis de plus en plus sophistiquées pour essayer des mouches « exactes ». 

Parallèlement, je me suis replongé dans la biologie des insectes aquatiques et les éphémères, trichoptères et autres plécoptères m’ont accompagné durant ce trimestre de réalisation de mouches de plus en plus convaincantes.

J’en ai même essayé avec des poils d’ânes, mais la flottaison est loin d’être leur première qualité !

 

 Je suis aussi allé récupérer des larves pour savoir à quoi m’en tenir lorsqu’elles deviendront adultes.

Il me manquait quand même le principal, une canne avec son moulinet et sa soie.
J’ai trouvé le tout chez un pêcheur de Bergerac reconverti au brochet.

Et hop, c’est parti. Il faut d’abord s’entraîner à lancer...sur la pelouse. Le geste vient assez vite et on croit qu’on peut y aller …

 

Mais dans la vraie vie, sur la rivière, il y a du courant, il y a des arbres (j’en pêcher un certains nombre au début!) et on marche sur des cailloux plus ou moins gros et stables ..
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Pêcher du bord est difficile car il faut de la place sauf sur les petits ruisseaux mais ma canne de 8,6 pieds est alors trop longue, j’en ai trouvé une plus courte….
J’ai même trouvé une canne en bambou refendu Pezon et Michel aussitôt essayée.

 

C’est ainsi que l’on apprend sur le tas, on comprend le dragage, l’obligation de lancer à plat, en revers,...Peu à peu le geste s’affine, devient plus souple et synchronisé et on s’améliore tous les jours.

 

Et c’est un vrai plaisir de se fondre dans la nature au milieu de la rivière, de suivre sa mouche et d’espérer qu’une truite dédaigne la gober.