dimanche 3 octobre 2021

okiya

 Je ne sais pourquoi mais j'aime que les objets que je choisis "se répondent" . C 'est souvent ainsi que je justifie un achat pour ma maison. Comme si mon cheminement de pensées empruntait des associations connues de moi seule pour m'amener à une harmonie très personnelle et souvent cachée. Ainsi mes penchants matérialistes s'appuient sur une musique intérieure qui frise avec le sentiment de voir vivre les objets. 

Aussi ai-je à l'ouverture de la boîte ressenti le lien entre Okiya et hanafuda un jeu de cartes traditionnel japonais, aussi dénommé le jeu des fleurs et reposant sur le symbolisme nippon.
Okiya reprend en effet le graphisme de son inspirateur ...et la comparaison s'arrête là puisque le jeu en lui même pourrait trivialement être défini comme un morpion revisité

des geishas, des haikus, des cerisiers en fleurs...un Japon de carte postale !
 
Mais quand on visite le Japon , on en revient pas indemne....et ce morpion là , outre ses illustrations minimalistes s'appuyant sur 3 couleurs frappées: noir et rouge, une petite touche de jaune pour rehausser le tout ... instille un petit rien qui change tout;
Car chaque tuile posée contraint l'autre joueur dans son choix de pose ....

Là où souvent le jeu à deux est pur jeu d'affrontement, cette subtilité va forcer l'harmonie ...
Il y a 30 ans, le célèbre quarto, une autre déclinaison du morpion, obligeait le joueur à poser la pièce tendue par son adversaire...Ici le choix est un tout petit peu plus ouvert il a le choix de prendre la tuile comportant soit le même fond d'image, soit l'objet principal illustré pour placer sa geisha et tenter l'alignement vainqueur !

Comment le jeu parvient-il a nous faire voyager, comment cette ambiance zen s'installe-t-elle alors qu'on se bloque l'un, l'autre....c'est de la pure alchimie...on en n'aura sans doute jamais la recette et ça reste un secret ...mais si ça ne s'explique pas , ça se ressent...
Même les inscriptions sur les cartes sont des haïkus à décliner...joli soin de détail !


sur ce tanzaku (drapeau) le texte dit "sous les pins;.."

Peut être étais-je la cible de cet habillage apaisant..
et pourtant  je n'aime pas spécialement les jeux à 2, ni les jeux de "tablier", que je ressens trop mathématiques... . ET si l'on joue a celui là contre un ordinateur...il gagne !

Je n'aime pas non plus les jeux courts, car j'aime m'installer dans le jeu et ici 10 minutes la manche est un temps correct (mise en place comprise !)

J'aime les thèmes forts ...or ici le thème n'est qu'un support, si on plane dans l'ambiance japonisante, on est quand même loin de se croire chercher les faveurs de l'empereur pour notre maison de geishas : pardon notre "Okiya."...

J'y rejouerai donc volontiers entre deux jeux ou en apéro , et avec le décompte de partie "aux points" qui me semble apporter un peu de challenge...

Je suis surprise d'apprécier ce jeu !

un jeu de Bruno Cathala illustré par Cyril Bouquet


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