jeudi 1 février 2024

Museum pictura... ça bouge dans les musées et ça nous fait bouger !

Il est temps après presque 2 ans sur les étagères, de faire descendre ce jeu sur nos tables , d'autant que Museum Pictura s'intègre très bien dans le thème de notre soirée jeux qui fait de la fiction ludique un chemin vers une réalité à explorer

Dans Museum Pictura , on découvre la vie des musées...eh bien loin de cette image statique qu'on peut leur prêter , les musées sont à l’œuvre pour saisir les tendances, être les premiers à exposer une collection spécifique qui leur apportera des visiteurs avant les autres musées...et puis à l'intérieur les œuvres sont déplacées en fonction des accents que les conservateurs décident d'accorder à telle ou telle thématique ...
Ça c'est ce que j'ai compris à travers le jeu et en tant que visiteuse de musées divers de la vraie vie des musées

Qu'en est il du jeu ?

Se glisser dans la peau d'un conservateur semble aisé: règles claires et simples...réussir à ce que son musée sur passe les autres est une tache beaucoup moins évidente: le jeu répond à cet adage qu'on adore: facile à expliquer , complexe à maîtriser !


Les cartes que nous piochons échangeons permettent en effet de scorer immédiatement pourvu qu'elles répondent aux exigences de la carte tendance du moment (qui change à chaque tour) 


Déjà le simple fait que ça change souvent, est assez déstabilisant apporte un coté aléatoire et tactique dans un jeu qui se présentait comme plutôt de collection à long terme
Aléatoire car la pioche est ce qu'elle est, tactique parce qu'avec l'action échange de carte, on peut adapter sa main.

Mais la réelle difficulté est de conjuguer ces aspects à la constitution d'un fonds muséal , comprenant des collections qui correspondent à notre objectif personnel (pour les points de fin de partie) représenté par une autre carte tendance cachée, celle qui fera l'identité de notre propre musée, et plus il sera fourni , mieux ce sera !

jeton d'expo , le premier rafle 3 points !

Enfin les expositions temporaires si elles sont nombreuses sont très rémunératrices mais comptent pour une action en pénalisant d’autres

courbe exponentielle de la collection d'expo temporaires

Il y a donc foule de façons de marquer des points mais le score est vite décompté...à noter la fourberie du malus pour les cartes en notre défausse, sachant que poser une carte sur notre plateau coute une carte en défausse et que nous sommes limités à 8 en mains, il faudra gérer non seulement notre main mais aussi notre défausse !

mon plateau en cours de partie: déjà une expo paysage (arbre), une romantisme (couleur verte) une nature morte (pomme) mais rien en violet (non connectées orthogonalement pour 4 cartes mini)...peut être une réorganisation à venir !

Le fait de pouvoir pendant le jeu réorganiser ses cartes a été contesté ; pour autant qu'on y ait joué  ça ne nous a aucunement gênés mais c'est vrai que c'est assez inhabituel dans les jeux de collection !
Il y a aussi des courses aux bonus distillés çà et là : cartes faveurs, mécènes, effets des jetons expo ...etc qui rythment un jeu qui pourrait devenir plan plan. la maîtrise de la fin de partie avec le premier arrivé à 50 points avant décompte final est aussi jubilatoire si l'on s'y penche.
Par contre le premier arrivé ne sera pas forcément le gagnant ! Qu'on se le dise !

pitch alléchant pour nous !

J'avais été emballée par le pitch du jeu et puis .... déçue sans même y jouer, juste parce que je n'avais pas senti l'originalité à la lecture des règles et l'avait un peu vite catalogué comme un énième jeu de collection !
Franchement je regrette aujourd'hui de ne pas l'avoir joué avant: la simplicité de la règle cache un jeu bien plus malin qu'il n'y parait  qui ravira les initiés ....et elle aurait pu être fatale à mon adoption.

Les cartes sont des repro d’œuvres , de quoi ravir les amateurs d'art ou les pédagogues,; pour moi j'y vois une réelle intégration de mécaniques dans le thème
Le thème est, comme vous le pressentez, super bien représenté par les différentes actions et leur rémunération aux scores intermédiaires et final

Hâte finalement de tester les extensions que j'avais prises dans la foulée du jeu de base !

 Mais pour vous dire vrai ...les musées que nous prisons sont un peu moins classiques:
Par exemple: chaque année nous faisons notre pèlerinage au MIJ,  musée de l'illustration jeunesse à Moulins et visitons l'expo permanente qui a changé l'an dernier mais surtout sommes attirés par les expositions temporaires (tiens, tiens )
IL y a en a même eu une sur Djeco en 2019: Nous nous retrouvons parfaitement dans la convergence des mondes des illustrateurs et des jeux ) 
Pareil pour le musée national du costume de scène : nous choisissons les expos sui nous parlent ; ainsi on a pu admirer les costumes de contes ou les marionnettes cette année !
Leurs scénographies sont à couper le souffle !
Les expos temporaires sont vraiment une corde importante à l'arc des musées pour attirer des visiteurs et effectivement leur renouvellement fait éclater leur renommée !

En ce qui concerne la période que veut endosser le jeu, nous sommes aussi l'an dernier allés voir l'expo Francis Chigot  au musée des Beaux Arts de Limoges  et avons admiré les locaux autant que les œuvres de la collection permanente dont une dizaine de vitraux de Chigot font partie ...(qu'on croyait être la fameuse expo qu'on était venus voir)
On a failli rater l'expo temporaire dédiée à Francis Chigot, un monde de Lumières (vitraux) qui était à l'écart !! C'eut été dommage ! Car nous aimons, les vitraux, l'art nouveau et les arts déco...comme quoi il faut bien placer et signaler ses expos et surtout les articuler avec les collections permanentes !

Nos petites aventures bien anodines sont aujourd'hui éclairées par le jeu .Comme quoi une fiction aide à mieux comprendre le réel ...une fois de plus !

Mais les musées c'est aussi une ambiance ..;Il n'y a qu'à lire la collection "ma nuit au musée" pour percevoir ce qu'elle déclenche chez les auteurs..
Museum Pictura joué de jour comme de nuit peut aussi vous transporter ainsi !



Un jeu de Eric Dubus et Olivier Melison illustré par Loïc Musy et Ekaterina Varmalov



 

 

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