steamrollers ...roule à la maison

Trouvé par hasard dans un lieu où il n'avait pas lieu d'être , ce jeu a été choisi par ma moitié ....Je restai quand à moi sur une position assez primaire : "encore un "roll and write" !"

 

 Pour éviter les anglicismes qui paraissent bien barbares aux néophytes, j'aime les dénommer jeux à cocher ...mais tout de suite ça fait penser au loto !
Ces lotos de villages raillés ....

Pourtant je dois dire que dans ma vie de maman j'ai été séduite par un loto des parents d'élèves qui avait réuni autour des tables enfants, parents et grands parents dans une chaleureuse ambiance ...Qu'importe que ce soit ringard...c'était  une réussite intergénérationnelle avant le mode du terme que beaucoup appellent de leurs vœux !

Plus j'affirme que je n'aime pas les "x and write", plus j'en découvre qui me conviennent 

Alors pourquoi cette position de principe ? Sans doute que je viens aux jeux par leur thème et que le matériel (sans qu'il soit nécessairement pléthorique) doit me faire rêver ...pour m'embarquer ...
Or j'ai découvert ce type de jeux avec des boîtes qui ne cachaient pas leur absence de thème et franchement c'est souvent plus honnête qu'un thème complètement plaqué...

Mais force est d'admettre que malgré l'allégation péremptoire j'ai sur mes étagères quelques jeux à cocher que j'apprécie. 

Plateau et localisation des marchandises de couleurs

 

Steamrollers a  donc dû souffrir à sa sortie de mon à priori et ce n'est que des années après sa sortie qu'il arrive chez nous et sur insistance de Jean François.

le soin apporté à l'édition : le verso du plateau de jeu

Steamrollers sans être immersif propose un jeu de trains de marchandises pour lesquels nous dessinerons les voies desservant villes et villages avant d'acheminer des commandes de toutes les couleurs....Le pitch annonce que nous sommes des barons du rail aux Etats Unis quelques années après la guerre civile de 1861-1865.
Franchement il aurait pu être un jeu de tuiles!!
Car nous avons des prescriptions données par les dés tant dans l'espace qui circonscrivent nos tracés que pour leur forme !!
A se demander si effectivement le choix éditorial du jeu à cocher n'était pas à l'époque affaire de mode .

un dé blanc à prendre pour la zone de dessin, le noir la forme à dessiner pour tous dans la super piste de dés ludogite

 

Quoiqu'il en soit il propose donc un pur jeu de connexion avec quelques effets d'amélioration de nos possibilités. de plus plusieurs propositions plus avancées que le principe de départ sont proposées sous la terme de variantes qui nous promet donc un jeu plus exigeant et même asymétrique.

des variantes !!

la règle n'est pas un modèle de clarté ...mais on finit par deviner les quelques trous noirs qu'elle laisse dans sa présentation grâce à la logique qui gouverne le jeu.

...mais elle est belle, cette règle !! agrémentée des dessins des personnages !

L'aspect maîtrise de la fin du jeu, la course aux livraisons permet de ne pas se sentir seul dans le jeu , autre aspect qui me gêne dans les jeux à cocher .

Ici,  on peut livrer une marchandise pour l'enlever aux autres joueurs, choisir un dé qui leur est nécessaire ....

fin de jeu : mon score en bas...j'ai perdu !!

 
Je ne suis pas complètement sortie de mon complexe "bon élève" (bien dessiner, bien compter) dans le jeu mais j'avoue ne pas lui trouver de défaut et avoir vécu un moment ludique comme je les aime 

Alors mon jugement des jeux à cocher serait il entaché de mauvaise foi ?

Le fait est que je passe un bon moment, que je m'extrais du quotidien mais qu'il me manque une étincelle, une vibration. C'est sans doute ce que m'apporte en général la manipulation de matériel de jeu ...car à part le matériel steamrollers est un jeu de plateau avec un thème inscrit dans l'histoire américaine, des mécanismes de prise de tuile et de course aux objectifs.

Mais ne nous mentons pas , parvenir à procurer ce plaisir de jeu pour une durée contenue d'une grosse demie heure est une réussite.

façon art book la dernière double page des règles !! Jolie !

 Un jeu de Mark Gerrits illustré par Benjamin Beneteau