Franchement la boîte de petits peuples
m'a fait craquer....les dessins, les couleurs la surimpresion
mat/brillant ..la 4eme de couv' ...ah non on ne dit pas ça pour une
boîte et pourtant le verso nous offre le pitch du jeu...comme pour
un roman :
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Jolie boîte objet de convoitise !!
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Quand j'ai ouvert la boîte j'étais
enthousiasmée : le design repris, le plateau modulaire, et une
règle qui s'offre le luxe de consacrer 5 pages à la description des
peuples en présence, leur culture, leur épopée qui les a menés
dans un jardin-décharge où chaque objet délaissé devient une
potentielle construction...leurs difficultés à faire communauté.
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les peuples/plateaux joueurs
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Le dernier point n'est pas sans me
rappeler l'oasis des tournesols, un
jeu décalé sur les gouvernances communautaires, très en phase avec
notre époque.
Oui
mais voilà quand on joue à petits peuples, on
oublie très vite les Sylphens, Mécass, Ptérygotes et autres
Azagayah...faut il s'en alarmer ?
Au premier abord ,
je me suis sentie flouée...une histoire m'avait fait rêver et je me
retrouvais devant un jeu abstrait (l'histoire du jeu le confirme!)
Mais quel jeu
abstrait !!!!
Chaque
construction qu'on fait induit la zone de la prochaine qu'elle soit
notre ou celle du prochain joueur ...Et c'est vraiment le sel du
jeu !
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bleu a construit et envoie la torgrue qui indique où jouer le prochain tour sur le territoire correspondant à sa constrution
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On a tous des
objectifs secrets et d'autres sont communs et on cherche à en rafler
un maximum...mais pour ça on est en compétition ...le premier
arrivé gagne les points de l'objectif qu'il réalise Il ne reste
plus qu'à tenter une autre réalisation ...mais encore faut il
pouvoir se rendre dans la zone qui nous intéresse pour le faire et
cela ne dépend pas que de nous.... |
objectifs communs: une iconographie claire qui évite les allers retours dans la règle !
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La courte durée
du jeu est à prendre en compte..A peine une heure (en fait c'est la
construction de tous les bâtiments qui fait la durée) , une heure
qu'on ne voit pas passer
Chaque
territoire reproduit la carte de tous les territoires (comme la
boucle d'oreille de la vache qui rit) et il n'est pas toujours
intéressant de bâtir sur un emplacement qui pourtant nous mènerait
sur le territoire qu'on souhaite...Et puis nos ressources pour
construire ne sont pas inépuisables...
Pour se refaire
des ressources, un système de majorité sur chaque territoire permet
d'en regagner quelques unes...il faut donc en plus de nos
constructions pour les objectifs, veiller à garder quelques
majorités.
Néanmoins le
meilleur moyen de regagner des ouvriers est de détruire une
construction...Et là, on touche au drame....
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en pleine partie et avant karuba !
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Nous l'avons tenté
à 2 et à 3 et il a toujours remporté un franc succès ;
j'imagine qu'à 4 tout va vraiment très vite et qu'on n'a plus le
temps de trop construire une stratégie , on est plutôt dans le coup
par coup voire coup contre coup . Car le jeu peut être assez
méchant.
C'est un jeu
abstrait où on ne peut pas jouer dans son coin, où il faut toujours
imaginer le coup du prochain joueur et s'adapter à la position
qu'il vous impose. Même s'il est opportuniste et quelquefois
chaotique, rien n'est laissé au hasard même pas l'ordre des
joueurs dans le tour !
Bravo pour ce jeu
assez inattendu chez nous ..et qui fait mouche !
Heureusement que
cette jolie boîte nous a fait franchir le pas, on aurait pu passer à
côté , ayant assez peu de joueurs abstraits chez nous et c'eut été
vraiment dommage
Un jeu de
Nathalie et Rémi Saunier illustré par Maxime Morin