vorex , les carnivores ne sont pas méchants

 C 'est un peu par hasard que j'ai découvert le jeu Vorex, le thème m'avait attirée après Moorland un jeu sur les tourbières, biotope assez présent alentour.
Or dans nos tourbières limousines, se trouvent des petites plantes carnivores protégées...et Vorex nous propose de jouer de faire propager ces plantes à travers des tuiles

Le pitch du jeu présente d'ailleurs la plante "vorax extensio" invasive se nourrissant de champignons, insectes, d'eau et de lumière .(qui sont représentés par les ressources du jeu)

drosera , plante carnivore présente dans les tourbières du plateau de Millevaches

 Si les mécanismes du jeu sont assez cohérents avec le processus de colonisation des milieux des plantes ; en revanche on ne peut pas dire que l'immersion dans le thème soit folle

Les tuiles à placer (pour une action) ont une forme particulière et comporte des zones différenciées (forêt simple ou plus aride)  et des qui oblige à réfléchir dès leur placement et les tournicoter dans tous les sens.

en début de partie on pose chacun sa tuile de départ, on a quelques ressources joker sur notre plateau personnel aussi.

Mais s'il est crucial de bien penser ce placement, le cœur du jeu est dans le fleurissement des tuiles grâce à la pose de jetons fleurs...
Or c'est assez compliqué d'avoir les ressources nécessaires pour les poser. Certes nous bénéficions au départ de ressources "joker" non specifiques une fois dépensées , on a assez peu l'occasion d'en regagner (effet d'une tuile)
C'est par  l'action puiser des ressources que nous pouvons renouveler nos capacités encore fait il avoir up gradé  notre capacité de production de ressources par l'effet de certaines tuilesquand on y pose une fleur..;qu'il aura fallu alimenter de nos ressources...etc etc
On sent tout se suite l'effet boule de neige !

ici on voit les effets des tuiles : upgrader les ressources jaune, rouge bleu, poser une nouvelle fleur (en bas à droite) ou poser une nouvelle tuile ou encore puiser. Les tuiles avec les coléoptères rapportent les ressources de leur couleur en une fois, les tuiles arides restent vierges

Néanmoins cet effet est parcimonieusement dispensé: on rame beaucoup pour avoir des ressources.
Donc on est obligé de s'appuyer sur la chaine de fleurs qu'on pose car elle dispense des ressources que nos fleurs ont actionnées...pour poser une nouvelle etc etc
chaque nouvel hexagone que l'on fleurit actionne un "pouvoir" de la tuile (up-grader, poser une nouvelle fleur, une nouvelle tuile ou puiser voire accorder des points de victoire))
Autant dire que si les ressources de départ sont dépensées et que cette chaine est cassée , la partie sera subie...les seules possibilités s'offrant alors étant de poser des tuiles (utiles aux autres joueureuses) espérant qu'elles apporteront un bonus de coléoptère donc quelques ressources! ou puiser, ce qui ne vous apportera qu'une ressources joker

Donc il faut absolument économiser ses premières ressources et upgrader ses capacités au départ ...pour peu que l'occasion nous en soit donnée.

ici la capacité de production du plateau (à gauche) est à chaque action puiser de récolter une ressource rouge (insecte), une jaune (champignon) une bleue (eau) et une joker blanche (lumière), à droite les ressources à disponibles

Le jeu dont les règles tiennent en quelques mots  peut donc faire penser à un jeu simple alors que c'est un gros casse tête tendu de bout en bout et qui peut être assez punitif si on négocie mal son départ!
Pour autant le jeu n'est pas un jeu d'affrontement direct comme pourrait le laisser penser le fait qu'on joue des plantes carnivores. Les seules choses qu'on mange sont les ressources... mais pas les voisins !

partie en cours

Dans nos parties à 2 , ce sont toujours les tuiles de points qui ont donné la victoire tant on se tenait sur les objectifs et la pose.

On a aussi commis un oubli qui m'a été fatal, n'ayant pas vu que j'étais majoritaire autour de la tuile puits (tuile d'hexagone unique posée lorsqu'il y a un trou ) , ce qui m'octroyait la possibilité d'y poser une fleur , ma dernière , ce qui aurait mis fin à la partie !
car il y a un aspect course pour stopper la partie

Le plan de jeu même s'il est assez lisible est assez touffu et il faut donc être attentif à tout !

 Le décompte oblige lui aussi à bien relire le plateau car entre dans les points les fleurs posées... mais aussi selon les objectifs des positions sur certaines tuiles ...parfois les espacer pour le décompte est nécessaire !

exemples d'objectifs souvent contradictoires avec le mécanisme de chaine de pose: ici le permanant 1 point par fleur, mais aussi 3 points par tuile colonisée ou 1 point par fleur en lisière de forêt.

A la vérité je suis un peu déroutée par ce jeu. Il propose un beau défi mettant à l'épreuve notre enchainement d'idées pour bénéficier des meilleurs bonus à chaque tour et notre  lecteure du plateau.
un peu de hasard s'invite avec la sortie des tuiles, c'est le jeu !
Tout en s'ancrant bien dans les mécanismes naturels de colonisation des milieux , il ne m'a pas permis de me sentir une fleur dans la forêt 

 Je n'imagine pas le jeu à 4 tant il me semble que le plateau constitué sera bouleversé avec mon tour revienne ...Mais cela reste à confirmer !
Je pense qu'y rejouer avec les mêmes joueureuses  ou tout au moins des joueureuses qui ont la même expérience de jeu est indispensable sauf à laisser les novices souffrir durant leur première partie (c'est court heureusement)

J'aurais cependant plaisir à la faire découvrir à nos visiteurs pour prolonger leurs visites in situ de notre patrimoine et parce que ce jeu ne fait pas partie des plus connus
C'est aussi ça que j'aime au gîte : proposer des jeux un peu à l'écart des sentiers battus ! (😉)

une boîte très pleine !

Il ne m'a donc pas transcendée et pourtant les parties se sont enchainées et j'en ferai volontiers d'autres !

Un jeu qui interpelle donc ...Les plantes carnivores gardent ainsi leur mystère et leur aura fascinante !

Un jeu de Timothée Decroix illustré par Lucile Linguet