Je voue à ce jeu est véritable culte: en parler me fait monter les larmes aux yeux....
Bien sûr il y a ce sous titre "l'amitié plus forte que la guerre ?" qui s'est fracassé à la sortie du jeu devant la mort de Tignous , illustrateur du jeu , ami de Juan , l'auteur que je côtoyais dans mon club de jeu.
Les années passent...on n'oublie pas.
Le choc des attentats de Charlie hebdo reste en nous.
Et pourtant on vit, on rit encore ...évidemment ...
Et le jeu est là et il dégage vraiment quelque chose .
Hier, pour le présenter à notre soirée jeu du 11 novembre prochain on se refait une partie du jeu de base.
En général le concept du jeu coopératif me séduit (j'ai été une adepte de Pascal Deru, le gourou de la coopération dans le jeu) , mais cette envie d'aimer le principe n'arrive pas à m'animer lorsque j'y joue : j'ai l'impression que "le jeu joue sans moi" .
Dans Les poilus, je ne ressens pas ces automatismes que je retrouve dans la plupart des jeux de coopération.... J'ai envie de venir à bout des épreuves et de voir apparaître la colombe de la paix.
Je ne ressens pas non plus les combats, alors que les illustrations des cartes sont si parlantes : barbelés dans la neige , masque à gaz , ...etc
C'est l'atmosphère de ces tranchées, que je ne connais que par la littérature : des menaces de mort permanentes; et là est le propos du jeu: la vie qui repose sur la coopération des hommes à demi enterrés dans les tranchées.
Peut être est-ce parce que, coïncidence, je finis en ce moment le livre " dans la guerre" d'Alice Ferney , que je ressens si fort l'atmosphère...Il raconte ce quotidien des soldats devant l'enfer du front, qui forçait l'expression du meilleur des hommes; des histoires d'amitié indéfectibles, de soutien, de peine partagée aussi.
Mais ce n'est pas la première fois que j'y joue et sans même avoir été dans cette lecture j'ai ressenti le même trouble.
Sans doute certains parleront de mémoire des ancêtres : il n'y a pas de récit de cette guerre dans ma famille ....Mais la culture nous a fait passer des images : il y a quelques jours encore la télé repassait l'immense film "au revoir la-haut" . Ce devoir de mémoire.....
Je n'ai pas les mots mais je partagerai ici la note d'intention des auteurs du jeu. Tout y est dit et jouer aux poilus, dans la version de base avec la première extension aux ordres ou en mode campagne comme le propose la version luxueuse d'armistice (avec les figurines imaginées par Tignous et qui comprend aussi les deux jeux précités) est un jeu prenant certes mais au delà un véritable choc émotionnel.
Un jeu de Fabien Riffaud et Juan Rodriguez illustré par le regretté Tignous
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