J'avais guetté la sortie de Moorland, juste parce que son thème était nouveau et me séduisait. Certains trouvent ce thème peu parlant alors que c'est tout le contraire pour moi !
C'est sûr qu'on est loin des grandes épopées mais pas des enjeux vitaux !
Dans ce jeu, on est appelé à gérer le riche écosystème des tourbières .
Quand on connait l'importance de ces milieux abritant des espèces rares et surtout leur capacité de stockage du carbone , on se dit qu'il n'est que justesse qu'un jeu mette en exergue ces zones...oui Ces zones car elles ne sont pas une mais plusieurs justaposées représentant des milieux différents: marécages, landes, zones arborées spécifiques etc etc
Commençons par ce qui fâche, les choix graphiques ne nous font pas vraiment nous sentir en pleine découverte d'une telle richesse ecologique....
Ils ont l'avantage d'être très lisibles, mais le thème aurait gagné à être plus exploité (sans jeu de mots):
On y trouve bien parmi les pions plantes: les joncs, la bruyère, les mousses et l'herbe à coton ...et représentées sur les cartes de belles espèces animales (qui sont de belles illustrations , ne nous y trompons pas) .
La dernière page de la règle nous présente le milieu, sa préservation , les enjeux liés à garder leur caractère humide ..et leur gestion écologique et économique ...et ce sans lourdeur pédagogique . Elle invite ceux qui le souhaitent à approfondie le sujet.
Ce qui est aussi bien rendu puisque chaque carte que l'on posera sur notre "plateau" personnel aura un chemin d'eau ...que nous essaierons d'organiser pour qu'il parcourt le plus de cases possible sans être interrompu.
un exemple en cours de partie |
Donc tout y est pour la cohérence , c'est juste qu'au final on l'oublie et c'est bien dommage vu l'intention du jeu et le travail de l'illustratrice n'est pas en cause au premier chef...
C'est ailleurs dans le design du jeu que ça se joue...je ne saurais mieux en parler.
où l'on voit les éléments de faune dont les araignées d'eau |
Sinon c'est un chouette petit jeu de collection et de cheminement .. à chaque tour on pioche une carte , et on prend des ressources qu'on pose sur notre plateau et qui serviront à "payer la carte quand elle rejoindra le plateau.
le choix proposé à chaque tour, une carte , et les éléments tels que proposés (d'une sorte sur les 2) en nombre définis par le choix de pose |
Oui mais là où le jeu est plus inventif c'est dans son système de dérive des ressources ...Pour revenir au thème, certaines ressources s'enracinent sur la carte posée...mais les autres dérivent au long du cours d'eau.
partie à 2: mon plateau en fin de partie...pas mal pour le plus long cours d'eau!mais que de ressources inutilisées Aïe ! |
Et du coup il faut bien gérer où vont finir lesdites ressources...Finalement c'est un jeu où on a souvent trop de ressources et pas les bonnes.
Ce qui se retrouve au scoring, toutes les ressources inutilisées sont des malus.
Les ressources enracinées enrichissant la tourbière en fin de jeu rapportent chacune 1 point tout comme les pion eau gagnés lors de l'installation d'une première carte sur une zone (aspect course entre les joueurs) . Il y a aussi un système rémunérateur de majorité sur les araignées d'eau? ; enfin des points de biodiversité et pour les couples d'animaux formés !
les scores où l'on voit que les gouttes d'eau ont finalement annihilé le malus de ressources inutilisées. |
On voit bien que le système est très cohérent avec la vie de la tourbière...
Alors comment se fait il qu'il ne nous y transporte pas !
En dehors de cette déception, Moorland est intéressant , court (1/2 heure), vite expliqué (une aide de jeu rappelle tout)
focus sur l'aide de jeu et l'on y voit mes gouttes d'eau
A 2 les choix sont un peu plus limités mais il est intéressant, on scrute plus le paysage du partenaire pour remporter la goutte d'eau qu'il aurait pu avoir.
Le plateau personnel est créé à partir de tuiles agencées au hasard, nous n’aurons donc jamais le même (ce qui a son importance car certaines cases sont déjà des tourbières)
Il fait appel à une visualisation spaciale (qui a fait grincé des dents une joueuse qui se sait mal dotée pour ça)
C'est toujours gratifiant de construire son petit univers même si c'est un plaisir solitaire, ; on a ici quand même de toutes petites insertions interactives
Si ce n'est le bémol que je m'explique assez peu sur l'immersion, j'avoue que je le ressortirai avec plaisir et quelque soit le nombre de joueurs et leurs habitudes de jeu pour un entre deux jeux plus costauds ou sur le pouce .
ET malgré tout ce que j'ai dit et peut être même pour ça il me donne très envie de mieux connaître la vie des tourbières d'autant que le Limousin en recèlent quelques unes .
Une belle idée de visite pour nos visiteurs au gîte , en été ça reste un peu plus frais , de plus !
la tourbière de Longeyroux sur le plateau de Millevaches aménagée pour que la visite n'altère pas (trop) le milieu
un jeu de Steffen Bogen illustré par Anika Heller
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