dimanche 23 janvier 2022

Petits peuples, l'histoire, le design et le jeu .

Franchement la boîte de petits peuples m'a fait craquer....les dessins, les couleurs la surimpresion mat/brillant ..la 4eme de couv' ...ah non on ne dit pas ça pour une boîte et pourtant le verso nous offre le pitch du jeu...comme pour un roman : 

Jolie boîte objet de convoitise !!
 Quand j'ai ouvert la boîte j'étais enthousiasmée : le design repris, le plateau modulaire, et une règle qui s'offre le luxe de consacrer 5 pages à la description des peuples en présence, leur culture, leur épopée qui les a menés dans un jardin-décharge où chaque objet délaissé devient une potentielle construction...leurs difficultés à faire communauté.

les peuples/plateaux joueurs

 

Le dernier point n'est pas sans me rappeler l'oasis des tournesols, un jeu décalé sur les gouvernances communautaires, très en phase avec notre époque.

Oui mais voilà quand on joue à petits peuples, on oublie très vite les Sylphens, Mécass, Ptérygotes et autres Azagayah...faut il s'en alarmer ?

Au premier abord , je me suis sentie flouée...une histoire m'avait fait rêver et je me retrouvais devant un jeu abstrait (l'histoire du jeu le confirme!)

Mais quel jeu abstrait !!!!

Chaque construction qu'on fait induit la zone de la prochaine qu'elle soit notre ou celle du prochain joueur ...Et c'est vraiment le sel du jeu !

bleu a construit et envoie la torgrue qui indique où jouer le prochain tour sur le territoire correspondant à sa constrution

On a tous des objectifs secrets et d'autres sont communs et on cherche à en rafler un maximum...mais pour ça on est en compétition ...le premier arrivé gagne les points de l'objectif qu'il réalise Il ne reste plus qu'à tenter une autre réalisation ...mais encore faut il pouvoir se rendre dans la zone qui nous intéresse pour le faire et cela ne dépend pas que de nous....

objectifs communs: une iconographie claire qui évite les allers retours dans la règle !

 La courte durée du jeu est à prendre en compte..A peine une heure (en fait c'est la construction de tous les bâtiments qui fait la durée) , une heure qu'on ne voit pas passer

Chaque territoire reproduit la carte de tous les territoires (comme la boucle d'oreille de la vache qui rit) et il n'est pas toujours intéressant de bâtir sur un emplacement qui pourtant nous mènerait sur le territoire qu'on souhaite...Et puis nos ressources pour construire ne sont pas inépuisables...

Pour se refaire des ressources, un système de majorité sur chaque territoire permet d'en regagner quelques unes...il faut donc en plus de nos constructions pour les objectifs, veiller à garder quelques majorités.

Néanmoins le meilleur moyen de regagner des ouvriers est de détruire une construction...Et là, on touche au drame....

en pleine partie et avant karuba !
 
Nous l'avons tenté à 2 et à 3 et il a toujours remporté un franc succès ; j'imagine qu'à 4 tout va vraiment très vite et qu'on n'a plus le temps de trop construire une stratégie , on est plutôt dans le coup par coup voire coup contre coup . Car le jeu peut être assez méchant.

C'est un jeu abstrait où on ne peut pas jouer dans son coin, où il faut toujours imaginer le coup du prochain joueur  et s'adapter à la position qu'il vous impose. Même s'il est opportuniste et quelquefois chaotique, rien n'est laissé au hasard même pas l'ordre des joueurs dans le tour !

Bravo pour ce jeu assez inattendu chez nous ..et qui fait mouche !

Heureusement que cette jolie boîte nous a fait franchir le pas, on aurait pu passer à côté , ayant assez peu de joueurs abstraits chez nous et c'eut été vraiment dommage


Un jeu de Nathalie et Rémi Saunier illustré par Maxime Morin

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire