Moins de 10 jours avant la cérémonie de remise du titre spiel des jahres où il a remporté le prix en catégorie kennerspiel, ce qui serait équivalent à notre prix initié/expert ... mes amis de ludoperche m'ont fait découvrir endeavor eaux profondes
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explications de David à Jean François |
Je savais que le titre était bon, très bon même mais voilà j'ai ma petite madeleine de Proust avec endeavor, le premier du nom paru chez Ystari... il y a longtemps ( cf ici ) et qui déjà avait été réédité.
Comme je suis farouchement opposée aux revisites et lissages de l'histoire, je n'avais pas succombé aux charmes tant proclamés par des influenceurs de renom du nouveau titre.
Et les critiques le comparaient en mieux au premier opus.... mais ça restait une comparaison.
J'ai donc demandé à mon ami de me le présenter alors même que j'étais à la fois intriguée et sur la réserve.
Elle est bien vite tombée...
Je n'ai pas trouvé un doublon de ma boîte mais bien un nouveau jeu, très thématique dans un domaine qui m'attire au moins dans la fiction.
Certes dans toutes les versions, le recrutement d'un personnage permet d'activer des actions et il y a des jauges à upgrader pour que la force de ces actions soit plus grande.
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en début de jeu c'est le personnage choisit qui détermine les jauges à avancer (ici elles sont toutes à 0) et les ressources de départ, ce qui assure une légère asymétrie de départ |
Mais cette parenté avec les prédécesseurs pourrait aussi se retrouver avec d'autres jeux qui n'ont ni auteur, ni éditeur, ni même un nom commun avec endeavor eaux profondes!
On comprend dès lors qu'il n'y avait pas vraiment débat à ce que le jeu soit retenu pour concourir au spiel, c'est bien un nouveau jeu
Il paraîtrait même que ce fameux débat sur la présence possible d'un jeu retravaillé à partir d'un prédécesseur a, avec lui, franchi un cap et que ces discussions répétées lors de sélections de prix sont tranchées aujourd'hui.
Il est à noter aussi que le jury a voulu cette année saluer tous les jeux sélectionnés pour l'histoire que chacun raconte et Endeavor eaux profondes l'illustre très bien.
On visite bien les mondes marins cachés sous la surface de l'eau dans ce jeu qui se laisse découvrir progressivement.
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en cours de partie 5 profondeurs découvertes, et 4 tuiles en surface seulement ! |
Le jeu est donc un jeu de construction de moteurs... Ce sont les personnage recrutés qui nous permettent de réaliser les actions sur un "plateau" qui se construit au fur et à mesure du jeu en surface comme en profondeur. Et nous n'aurons accès aux possibilités qu'offrent ces tuiles que si les différentes jauges sur notre tableau personnel atteignent les bons niveaux: de déplacement, de profondeur etc etc..
Les personnages eux mêmes pourront être améliorés par des actions et tout au long de la partie nous en recruteront de nouveaux.
En effet la plupart des actions requièrent qu'on pose un jeton d'activation sur le personnage et un autres sur le lieu où l'on veut faire l'action.
Et l'on court donc souvent pour obtenir plus de pions d'actions (grâce aux jauges) et plus d'actions (grâce aux personnages)
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les personnages sur leur platine avec les niveaux accessibles selon nos jauges |
Ajoutons que même si l'avancement sur les jauges donnent pour chacune des points de victoire, là n'est pas le but du jeu.
En début de partie des objectifs communs sont révélés qui rapporteront d'autant plus que vous mes validerez plus tôt que vos partenaires de jeu. Sur ce même plateau d'objectifs communs, un autre parcours où vous pourrez placer un pion pour obtenir des bonus mais aussi des points de victoire.
Ce qui fait le sel du jeu, outre le fait de construire son propre jeu , c'est que nombre d'emplacements sont liés à l'activation de bonus pour les autres joueureuses en même temps que pour soi (comme dans le premier opus).
On ouvre sans cesse des possibilités aux autres , et parfois on en referme aussi car elles sont comptées.
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détail d'une jolie tuile avec ses actions offertes aux joueureuses |
Dans notre dernière partie les objectifs communs n'ont pas fait l'objet de la course attendue pour certains car nous n'avons pas ouvert les zones requises en surface et avons plutôt exploré les profondeurs (quand on arrivait à avoir la jauge au niveau pour)
J'ai maximisé mes points sur les jauges mais un peu tard et ai peiné à avoir assez d'actions
En effet si en début de partie on pleure les jetons d'action, quand la partie s'accélère on n'arrive même plus à les jouer ... car les jauges nous en donnent toujours plus en début de tour et nous permettent aussi d'en récupérer qui restaient sur nos personnages. (et par là débloquent les actions personnages)
Et ça se joue en 6 tours ....c'est tout !! L'aspect course est donc important... Comme souvent quand enfin on est prêt pour tout faire, c'est la fin !!
Du coup, la durée du jeu est très contenue pour ce type de challenge (présenté comme 1/2h par joueur) La règle est facile a appréhender, les enjeux un peu moins peut être ...Alors forcément une première partie en appelle une autre !
Si Jean François a été séduit dès son premier essai, il m'en a fallu plus tant j'ai été frustrée de voir arriver si vite la fin de partie (et peut être étais-je trop polluée par la recherche du premier opus, que Jean François quant à lui ne connaît pas )!
L'esthétique est bien là sobre ...des bleus de plus en plus foncés au fur et à mesure qu'on plonge profondément (un univers que nous avons déjà rencontré dans l'excellent petit jeu NAECO). Voir le plateau se constituer et y participer est un vrai régal.
Tout est assez ergonomique (les jauges etc) et bien balisé par l'iconographie.
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les grandes profondeurs bleu nuit et le plateau d'un joueur |
Alors verdict ? Il ne détrônera pas le premier opus dans mon cœur.
Le jeu est très bon, bien plus facile à sortir et fluide ...
Mais comme je l'ai dit : il n'y a pas de comparaison à faire .
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les auteurs heureux de leur prix ! |
Presque dommage que le titre rappelle leur parenté ....
Mais soyons honnêtes dans une famille, les frères et sœurs ont des caractères et parcours de vie bien différents et pourtant .... l'ADN est bien commun!
C'est chouette qu'il ait pu être localisé en France !
Un jeu de carl de Visser et Jarratt Gray illustré par Fahred Ajrajil et Joshua Cappel et Marusa Gorjup
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