samedi 18 mars 2023

printemps des poètes, Shakespeare fait son show !

Le printemps est source de bien des signes de renaissance ...La vie semble sortir de son sommeil ..
L'opération printemps des poètes profitent des premiers émois de la nature pour lancer les plus belles tirades au soleil 

 
Sans aucune originalité, nous avons donc emprunté de thème pour notre vitrine et en conséquence notre prochaine soirée jeux ...l'occasion de se sentir accompagnés des mots les plus doux ! Et c'est un plaisir que je sais partagé par nombre de nos joueurs  amateurs de littérature.

 
Nous revisiterons nos classiques avec Shakespeare , le jeu qui a quelques années.(sorti en  2015 joué sans l'extension même si on sait qu'elle est indispensable !)

A l'ouverture de la boîte, on ne peut que succomber au charme des choix d'illustration . Notre plateau individuel avec le rideau levée sur une scène à décorer est du meilleur effet, les cartes acteurs, décorateurs, costumières etc....collent parfaitement au style dramaturgique de l'auteur.


Le jeu nous propose de recruter activer les pouvoirs des différents protagonistes pour préparer la pièce en trois actes qui devra lors de la 1ère répétition et de la générale être assez aboutie. Nous allons quérir costumes et décors et entretenir l'ambiance de notre troupe tout au long de 6 manches dont deux spéciales : la répétition et la Générale qui interviennent en fin de partie



Nous allons donc avoir un peu de temps pour construire notre jeu... ce qui n'est pas pour me déplaire...je me sens souvent frustrée lorsque les jeux tournent court.
Malgré cela , rien ne doit être négligé: on doit veiller à l'ambiance au risque de perdre des points et cela à chaque tour, ce qui induit quelques actions, prévoir d'avoir assez d'argent pour payer nos intervenants en fin de partie et les actions pour ça ne sont pas légion!
Les ajouts de décor nous apportent pour cela quelques bonus ...mais pour les prendre, il faut avoir recruté le chef décorateur ou quelques assistants
Les costumes permettent quant à eux d'engranger quelques PV

Plus il y a de joueurs plus les choix nous semblent ouverts ( plus de costumes, decors, cartes au choix) mais plus c'est le rush pour les meilleurs éléments...


 

Enfin nous devons, au risque de perdre des points avancer sur la piste de chacun des trois actes en activant nos acteurs ...Bref être partout, tout le temps...alors que nous ne disposons que de 5 actions maximum par manche (et vouloir en faire 5 nous pénalisent pour le tour suivant, nos acteurs étant fatigués) 

Hier soir, j'ai joué "petit" mes premières manches ne misant que 3 actions, ce qui me permettait d'être souvent 1er joueur et d'avoir plus de choix, et en fin de partie il me fallait aller chercher de l'argent, ce que j'avais négligé et avancer sur les actes ...pour ne pas être pénalisée.


 

J'ai réussi à optimiser sur le fil mais je ne dois ma victoire qu'à l'activation de l’orfèvre (j'en ai recruté deux) qui m'a offert les bonus des costumes et décor dorés !

 Je n'ai absolument pas joué les objectifs , ce qui a failli me couter la victoire , et ai juste contrôlé les pistes d'acte pour qu'elles ne me pénalisent pas au score.
Bien entendu j'étais aidée de la carte avec un âne ...on ne se change pas !


 

Les mécanismes collent bien au thème et aident à la lecture des mécanisme...
C'est très intelligent...même si on ne se sent pas vraiment être celui qui posait LA question existentielle "être ou ne pas être..." ,
Sans être vraiment dans sa peau, on comprend bien l'imbrication mes mécanismes de choix d'ouvriers et d'activation de pouvoir qui s'enchainent grâce à l'histoire que le jeu raconte.
Et c'est ce qui rend le jeu fluide , on sait pourquoi on fait telle action, on n'a pas la sensation souvent éprouvée dans ce type de jeu du je fais ça pour obtenir ça qui me permettra ...alors que c'est ce que le jeu propose au final...
Mais voilà quand thème et mécanismes fusionnent ..le jeu prend une autre dimension !!

.Sur le jeu Pessoa , un jeu coup de cœur pour moi et qui fait vivre le poète, je  lisais :." Ici, le thème est tellement présent que la mécanique se perd dans les méandres de nos esprits et je trouve ça poétique" (source inspired global gaming)..
Tout est dit !!

C'est aussi ce qui permettra de proposer facilement ce jeu à des joueurs initiés qui saturent un peu des mécanismes  (mécaniques) décrits ci avant:
Malgré son âge il reste frais et son design (qui me ravit mais que certains pourraient ressentir daté) sied à l'évocation d'un classique littéraire !

Qu'est ce que c'est bon de ressortir un jeu ! ...d'échapper à cette fuite en avant qui s'empare des joueurs et des professionnels du jeu...Ma collection Ystari ne quittera pas mes étagères de sitôt !

Un jeu de RV Rigal illustré par Arnaud Demaegd et Neriac

affiche du printemps des poètes

  
Après L’Ardeur d’Ernest Pignon Ernest, La Beauté d’Enki Bilal, Le Courage de Pierre Soulages, Le Désir de Sarah Moon puis L’Éphémère de Pina Bausch, Qui mieux que JR pour questionner les Frontières

 

FRONTIÈRES (edito) 

Après L’Ardeur, La Beauté, Le Courage, Le Désir puis L’Éphémère, j’avais en tête un intitulé libre et fantaisiste. Pas forcément féérique, mais sans équivoque ni férocité. Un mot qui en appelle à la félicité et à l’imaginaire. Jusqu’à ce que la tragédie guerrière s’abatte sur l’Ukraine. Que l’histoire des frontières, des conflits et des territoires, revienne cadenasser nos consciences. Tourmenter nos esprits.

Mais les frontières ne sont pas que géopolitiques ou armées. Pas qu’un enjeu meurtrier. Ni une ligne de front fortifiée. Il en est même que l’on ne cesse de franchir, du petit jour à la minuit, de l’enfance au lendemain, du visible au caché, de la mort à la vie, du réel à la poésie. C’est cet au-delà des frontières qu’il est temps de questionner, ce monde qui rassemble, étonne, dépayse, plus qu’il ne sépare. Ces limites qu’il nous faut constamment repousser. Ce danger qu’il nous faut conjurer.

D’antan à aujourd’hui, et à demain déjà. La peur et l’émotion qu’éprouvait Jean Genet au passage des frontières. La savante malice de Gilles Lapouge  : « les frontières, je les aime et je les déteste  ». La longueur de vue de Michel Butor qui, ayant le goût des lieux-dits, vivait volontairement «  À l’écart  » ou «  À la frontière  », expliquant  : «  Traverser les frontières m’aide à voir  ». Allons donc y voir, plus loin que les paroles, les démarcations et les pensées toutes faites, là où les mots ouvrent l’espace. Outrepassent les pointillés des cartes. Là où l’être et l’âme en mouvement l’emportent sur l’à-plat des planisphères.

Sophie Nauleau

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