mercredi 12 juillet 2023

redoutable mémoire des ânes, coeur sensible et fondant.

Les ânes auraient ils  une mémoire d'éléphant ? L'expression qui reconnait au pachyderme aux grandes oreilles pourrait convenir à nos asinoïdes non dépourvus d'appareils auditifs de grande taille ....

 Il y a tant d'anecdotes sur la mémoire des ânes ...La Comtesse de Ségur en a fait un livre !

Elle peut être salutaire voire salvatrice mais parfois nous fait enrager aussi.

C'est ainsi que chez nous Jipsy ne voulait rien oublier du traumatisme vécu ...ce qui nous a valu quelques heures de médiation ...

Nohémienne, sa mère  est une ânesse très proche de nous mais ne nous laisse pas souvent approcher ses petits ...alors qu'elle toute petite était une vraie peluche offerte aux caresses de tous , comme sa mère Jitane , premier ânon né au gîte en 1997 , que pourtant Félicie (arrière grand mère de Jipsy donc) gardait jalousement ! une longue lignée d'âne du Cotentin à la maison avant Jipsy avec pas moins de pas moins de 31 sujets issus de Félicie ou de ses descendantes ! 

C'est mon ânon, je le protège !

 Jipsy a grandi protégée par sa mère, nous n'avons guère pu la manipuler avant le sevrage ...fidèles à notre méthode de ne pas s'imposer lorsque la mère émet des signaux de danger pour que l'ânon ne les enregistre pas associés à l'homme.

Mieux vaut garder le côté "environnement (presque) naturel" ...en étant présent dans la prairie sans forcer !
C'est toujours surprenant comment certains ânons sont d'emblée câlins (voire trop) dès la naissance et d'autres plus distants , cachés dans le giron maternel.


C'est donc au sevrage, séparée de sa mère  que nous avons pu nous approcher d'abord, puis papouiller tout le corps  et enfin l'amener à rechercher notre présence et nos caresses dans le champ.


 
Malgré cela, on avait noté une certaine tendance de Jipsy à être plutôt aux côtés des plus timides de notre troupeau ... ce qui ne facilitait pas la continuité de notre approche, mais en prenant son temps, elle revenait vers nous .

Nous ne savons pas exactement ce qu'elle a ressenti (a t il piqué sur un nerf ..,,) mais lors du vaccin pratiqué par le vétérinaire elle a carrément pété un plomb : un vrai fauve !!
Et pour corser le tout elle a associé Jean François à son calvaire (puisqu'il était présent avec le vétérinaire, il était complice )  et il ne pouvait plus l'approcher !
Quand notre maréchale ferrant est venue , elle a constaté qu'elle le surveillait dans tous ses déplacements dans la cour alors que j'tais à la tête et la maréchale ..penchée sur ses pieds...Son attention ,'était que pour Jean François ="danger potentiel" !

J'ai donc joué les médiatrices, même si elle montrait quelques réticences vis à vis de moi aussi ... et si elle acceptait d'être attrapée, licolée, on la sentait malgré tout en alerte permanente.

Ca m'a franchement peinée car j'avais noué une chouette relation avec elle depuis son sevrage, et fondais de grands espoirs en elle car je la trouvais fine dans son travail (escalier, prévention des jeunes enfants ..;etc paradoxalement confiante en son meneur (moi) ...et puis je m'y étais attachée (peut être plus que de raison, vu que je ne pensais pas pouvoir la garder)  ...Forcément passer du temps, partager des moments ...ça fonde une relation forte !

En fait ,elle acceptait toujours de suivre au licol quelques soient les obstacles mais on la sentait sur le qui-vive , l'attraper était parfois long ...et Jean François ne pouvait toujours pas le faire !!

Les très longs  escaliers d'Uzerche ne lui font pas peur !

Heureusement qu'elle n'avait rien oublié de nos heures passées à ne rien faire  que se mirer l'une l'autre et se cajoler... Une fois les premiers moments inquiets écoulés, elle se laissait aller comme j'aime, laissant son poids peser , ses yeux se fermer ...mais au moindre bruit, mouvement aux alentours, les oreilles dressées , elle mettait fin à ce moment d’abandon.

Il a fallu beaucoup de temps avant que Jean François soit de nouveau accepté...et comme c'est sa  passion, c'est passé aussi par le travail à l'attelage (en paire pour qu'elle puisse se rassurer) . chacun sa méthode, l'important est dans la sincérité tellement ressentie par notre petit animal.

 
A présent , Jipsy vient d'elle même dans le champ rechercher les caresses de Jean François et lui même ne la voit plus comme un problème...Car la méfiance finit par s'installer de deux coté et la démarche pour passer au dessus vient aussi des deux ..

Ils partent randonner tous les deux , il admire la finesse de son travail et moi je me réjouis de cette réconciliation appelée de mes vœux et me régale avec elle .
Une très bonne ânesse de rando !





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