J'ai emprunté le titre à une citation de Devos bien appropriée pour les fêtes pascales :
"que seraient les coqs sans elles,les poules,
que seraient les poules sans eux,
les coqs"
Hier, lundi de Pâques, c’était aussi un concours de coqs de pêche du Limousin à Saint Priest Taurion, un petit bourg de Haute Vienne près de Limoges. Je ne pouvais pas le rater ! Bravant les torrents d’eau et la fraîcheur (même le froid on peut dire!), j’y ai assisté.
Un soixantaine de coqs étaient présents pour se faire admirer mais surtout pour montrer la qualité de leurs plumes et leurs aptitudes (aux plumes!) à être utilisées pour monter des mouches de pêche.
Ainsi, non seulement des éleveurs professionnels ou amateurs déambulaient entre les cages, mais aussi des pêcheurs et surtout des monteurs de mouches sans compter des visiteurs..
Au milieu de ces passionnés, des hommes en blouse blanche avec des gants ouvraient les cages dans l’ordre de leur numérotation et avec précaution sortaient les coqs les uns après les autres pour les présenter dans le hall au jury.
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en voilà un qui se présente |
Celui-ci au nombre
de trois spécialistes, était attablé et prélevait avec attention
les meilleures plumes pour pouvoir les noter.
He oui, on peut noter
les plumes en fonction de leur rigidité, l’implantation des
fibres, la densité de celles-ci, la longueur du rachis, la
proportionnalité de la plume, son éclat… et bien d’autres
critères. Les spécialistes se livrent à des manipulation, ils
caressent la plume, l’incurve, vont en chercher une autre peut-être
meilleure, l’inspecte, regarde la régularité,….
Et ceci pour
chaque type de plume , d’abord les hackles (beaucoup de termes sont
anglais car ce sont eux qui ont les premiers décrient les mouches …
qui portent souvent d’ailleurs un nom de la même langue), ces
plumes du cou prélevées très haut (sur le ….) qui serviront à
faire entre autres choses les collerettes des mouches, puis les
pelles, ces plumes du dos ou de la cape qui doivent avoir des fibres
très rigides pour faire aussi entre autres choses les cerques des
mouches, et enfin les lancettes, ces longues plumes très fines et
très longues (enfin c’est ce que l’on espère!) du flanc.
Chaque plume est ainsi notée sur 20, une autre note sur 20 également est attribuée à la densité du plumage et enfin il y a une dernière note sur 20 qui est donné en fonction de la conformité de l’animal au standard de la race, aspect général, dimensions, couleur des yeux, des pattes, …..
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appréciation des plumes par le jury sous l'oeil attentif du coq (photo d'archive) |
Seul le caractère-
mais ce sont des coqs! - n’est pas pris en compte.
Et je peux vous
dire qu’il y en a qui sont plus manipulés et manipulables que
d’autres. Difficile aussi de juger le caractère dans ces
conditions si éloignées de leurs conditions normales de vie.
Bien évidemment, le classement final ne laissera personne indifférent, mais un des grands intérêt des ces concours est de réunir des passionnés qui échangent sur leur pratiques professionnelles ou amateures. Le public aussi est là, des badauds, mais aussi des familles et beaucoup de gens veulent comprendre, ils demandent pourquoi ceci ou pourquoi cela, s’intéressent aux notes, et quelques fois y vont de leur commentaires ….Une belle manifestation !
Pour ma part, et je ne sais pas comment il a été classé étant parti avant l’annonce du jury, j’ai flashé sur un coq de Johann, un éleveur corrézien voisin, multicolore qui a de très beaux hackles et de lancettes merveilleuses de plusieurs couleurs.
Ce fut une belle matinée pleine de rencontres et d’échanges, merci aux organisateurs !
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extraordinaire longueur pour cette plume rapportée à la maison |
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